"L'UNESCO ET LE LIVRE"
(ESSAIS D'HISTOIRE GLOBALE, p 121-136)
Extrait:
"L’Unesco semble avoir contribué à imposer l’idée occidentale selon laquelle le livre serait un support supérieur aux autres et les bibliothèques des lieux du savoir fondamentaux. Cette idée va de pair avec le triomphe dans le monde d’un modèle éducatif qui, bien que différant d’un pays occidental à l’autre, a en commun le livre comme support privilégié. La vision éducative anglo-saxonne du livre semble donc avoir triomphé à l’Unesco sur la vision française privilégiant des échanges intellectuels jugés trop élitistes. Les Entretiens et les Correspondances de l’IICI n’ont jamais été repris par l’Unesco et ont été dans les faits remplacés par des colloques et des stages d’études techniques et professionnalisants. Le « livre » promu à l’Unesco a été un livre scientifique et technique plus que littéraire, un livre en anglais, français ou espagnol plus qu’un livre en langue locale, un livre distribué du « centre » littéraire à la périphérie sans véritable échange. Bien que nombre des fonctionnaires – et de membres de la Conférence générale et du Conseil exécutif – aient sans aucun doute été animés par un réel idéal de coopération et d’échange, la politique du livre de l’Unesco a correspondu à une situation économique, géopolitique et culturelle donnée et ne semble avoir empêché, ni les principaux Etats occidentaux d’imposer leurs valeurs au reste du monde, ni les Etats les plus puissants du Tiers Monde de l’utiliser pour asseoir leur influence culturelle et politique au niveau régional". (p 134-135).
Editions L'Harmattan, ouvrage publié sous la direction de Chloé Maurel, avril 2013. Préface de Christophe Charle.
ISBN : 978-2-336-29213-7 Prix en France : 23 €