Au printemps 2016, la Ferme des Lettres a accueilli la romancière et journaliste italienne Ippolita Avalli, la poétesse et comédienne syrienne Fadwa Souleimane et le peintre et dessinateur français Henri Guibal.
Ippolita Avalli a travaillé intensivement sur le deuxième volet d’un triptyque : une enquête policière et documentaire dans la Toscane de Cesare Borgia. Elle a, entre autres, profité des grands espaces de la terrasse et de la cuisine pour refaire le plan de son livre qu’elle a réorganisé et dont elle a chevillé les chapitres avant de partir. Quant à Fadwa Souleimane, elle a réalisé son souhait de parler de la guerre civile en Syrie au travers de sa sensibilité d'enfant en invoquant sa jeunesse campagnarde, les bonheurs et les petits malheurs entre frères et sœurs, la personnalité forte du grand-père, l’amour de la mère, la douce quiétude et déjà la révolte de la petite fille dans l’école répressive du village, l’interdiction aux filles de lire le Coran et cette loi rompue avec le frère. L’atmosphère du sud Quercy, dont les collines ressemblent à celles de son enfance et qu’elle a sillonné en longues promenades, l’ont grandement aidé dans son inspiration.
Le 7 mai, une soirée littéraire a été organisée avec lecture à quatre voix (2 françaises, une italienne, une arabe) en partie par lectures alternées et en partie par lectures en canon, du recueil de poésie de Fadwa Souleimane À la pleine lune et du roman La Déesse des baisers d’Ippolita Avalli, les poèmes courts de Fadwa ponctuant les différentes séquences du roman d'Ippolita. Le débat animé qui a suivi a porté sur la vie de village qui est au cœur de La Déesse des baisers et fortement présent dans À la pleine lune. La discussion a mis en évidence autant les similitudes entre des communautés villageoises d’un pays à l’autre, et d’un continent l’autre, que les multiples petites différences dans les coutumes en général, et dans les traditions culinaires en particulier (utilisation des plantes sauvages etc.).
Le 14 mai, une rencontre-lecture à la médiathèque de Lafrançaise a été organisée avec Ippolita Avalli. La médiathèque a mené un beau travail de communication dans ses trois bibliothèques (Lafrançaise, Loubéjac, Vazerac) avec panneaux illustrés de présentation des deux auteurs, accompagnés de livres en prêt pendant deux mois (fournis par La Ferme des Lettres). Le 21 mai, c'était au tour de Fadwa Souleimane de se prêter à une rencontre lecture à la médiathèque de Loubéjac, pour une lecture à trois voix, deux en français et une en arabe, en duo et en canon du recueil de poésie À la pleine lune.
Enfin, la soirée littéraire de clôture s'est déroulée le 25 juin à la Ferme des Lettres autour de Fadwa Souleimane, Henri Guibal, ainsi qu'une autre poétesse présente, Eugénie Paultre. La lecture, en deux actes de 40 et 30 minutes de la pièce de théâtre de Fadwa Souleimane, Le Passage, a été mise en musique par l’Orchestre d'Harmonie du Frontonnais. Sous la direction de Bernard Gautherin, douze musiciens ont interprété des musiques d’Albert W. Ketèlbey (Sur un marché persan, Le Sanctuaire du cœur), Ernst Jonas (La Marche égyptienne), une musique traditionnelle de Macédoine (Kustino Oro), etc. Pour l'occasion, la grange attenante à la Ferme des Lettres, où a eu lieu le buffet, a permis de présenter une vingtaine de toiles d'Henri Guibal - dont les cinq toiles réalisées durant sa période de résidence à la Ferme. Par ailleurs, huit pages du roman entrepris par Fadwa durant la résidence ont été lues en français - avec une partie arabe en canon.